le 09.01.21 à 14h30

Facebook LIVE


1h30 | Tous publics |
Personnes à mobilité réduite

Partager cet événement

Dominique Paturel, de l’INRA, défend la démocratie alimentaire et la justice sociale. Avec Stéphanie Ambellié et Jean-François Dusseigneur, tous deux engagés sur le terrain de la solidarité alimentaire.

Pour suivre la conférence, veuillez cliquez sur ce lien : https://www.facebook.com/events/223733549149856

Cycle de conférences Des Idées à l'oeuvre, organisé dans le cadre de la saison "alimentation et transition" de la Halle aux sucres de Dunkerque.

Invitera-t-on tout le monde aux banquets ? Dominique Paturel, de l’INRA, est l’une des rares chercheuses à défendre la démocratie alimentaire et la justice sociale. Elle s’entretient avec Stéphanie Ambellié et Jean-François Dusseigneur, tous deux engagés sur le terrain de la solidarité alimentaire.

Débat modéré par Christine Masson.

Crédit photo : CUD

Les intervenants

Dominique Paturel


Dominique Paturel est chercheuse à l’INRAE de Montpellier dans l’UMR 951 Innovation. Habilitée à diriger des recherches en sciences de gestion, elle travaille sur l’accès à l’alimentation durable et plus particulièrement pour les familles à petits budgets et les personnes précaires.

Jean-François Dusseigneur


Jean-François Dusseigneur, ancien dirigeant du Réseau Cocagne, habitant Cussac, bénévole au Secours Catholique national dans des actions permettant l’accès à une alimentation de qualité pour des personnes en situation de précarité. Les projets de territoire qui en résultent proposent des alternatives à la distribution alimentaire qui s’inscrivent dans une démarche de transition écologique.

Stéphanie Ambellié

Stéphanie Ambellié est coordinatrice de Label Épicerie. Issue du milieu associatif, elle est impliquée sur les questions de pouvoir d’agir et d’environnement.
Label Épicerie, un lieu multi-activités (dit tiers-lieu), d'initiative citoyenne et solidaire, proposant une alternative aux modèles imposés par la grande distribution et le système traditionnel caritatif. Mais ce projet n’est pas le seul à agir dans ces domaines, à Dunkerque. Aussi, nous allons parler des acteurs de l’alimentation durable et de la solidarité. Histoire de montrer que l’herbe est aussi verte ici qu’ailleurs !

Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Covid-19 pourrait plonger jusqu'à 132 millions de personnes de plus que prévu dans la famine en 2020. "Des poches d’insécurité alimentaire peuvent apparaître dans des pays et des groupes de population qui n’étaient pas traditionnellement affectés", note la FAO. "Une évaluation préliminaire suggère que la pandémie pourrait ajouter entre 83 et 132 millions de personnes au nombre total de personnes sous-alimentées dans le monde en 2020 en fonction du scénario de croissance économique".

En France, le nombre de mal-nourris[1] n’a cessé de croître au fil des ans à une vitesse inquiétante : 3,5 millions en 2014, 5,5 millions en 2019 et 8 millions aujourd’hui. Ils pourraient être un million supplémentaire du fait de la crise, ont avancé certaines associations.

[1] Ce terme rassemble tous les problèmes de malnutrition, à la fois la quantité que la qualité de l’alimentation

I. QU'EST-CE QUE LA DEMOCRATIE ALIMENTAIRE ?

L’accès au « bien manger » ne doit pas être un privilège mais un droit inaliénable et indépendant de toute notion de revenus comme nous l’explique Olivier De Schutter. Un bataillon de chefs cuisiniers, de paysans, d'intellectuels et d'artistes ont lancé fin février 2017 un manifeste  « appel au droit à bien manger pour tous »

Titre : Se nourrir. Vers une démocratie alimentaire.
Auteur : DENHEZ Frédéric
Editeur : Actes Sud Editions
Parution : 07/04/2021

Si l’alimentation est un bien public, elle doit être gérée par les citoyens. Des initiatives locales esquissent ce que pourrait être un système politique de gestion de l’alimentation.

Les problèmes structurels qui caractérisent le modèle agricole et le système alimentaire industriel et globalisé construits ces soixante dernières années sont mis en lumière par la crise du Covid.

Une association d’ingénieurs agronomes est convaincu que la sécurité sociale alimentaire est un des leviers pour une transformation du système de l’alimentation — incluant production, transformation, distribution, consommation — vers une démocratie alimentaire.

La production alimentaire serait pilotée par la demande alimentaire par un système de conventionnement. Tous les citoyens auraient accès à une alimentation de qualité et les agriculteurs à un revenu rémunérateur décent.

II. LES LIMITES DES SYSTEMES D'AIDE ALIMENTAIRE

En France, 5,5 millions de personnes bénéficient de l’aide alimentaire. Selon les calculs de la chercheuse Dominique Paturel, entre 1,6 et 2,7 millions de personnes auraient ainsi basculé dans l’aide alimentaire avec le confinement. Les effets du confinement et la crise économique à venir mettent au défi les associations.

Pour ne plus laisser mourir de faim, différents dispositifs d’aide alimentaire ont été configurés dans le monde en fonction des situations et des époques.

L’aide alimentaire apportée aux pays émergents frappés d’insécurité alimentaire,  est indispensable. Néanmoins, des effets pervers comme la fragilisation de l’économie locale du pays bénéficiaire apparaissent si celle-ci ne se fait par en concertation et en accompagnant des projets d’agriculture locale.

Si l’aide alimentaire est une pratique ancienne, les formes qu’elle a prises au cours du temps ont changé.

En France, depuis la loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche du 27 juillet 2010, l’aide alimentaire dispose d’un cadre juridique dans le droit français. Elle y est définie comme «ayant pour objet la fourniture de denrées alimentaires aux personnes les plus démunies. Cette aide est apportée tant par l’Union européenne que par l’Etat ou toute autre personne morale».

Depuis le 1er janvier 2014, l’aide alimentaire ne fait plus partie de la PAC mais a intégré le dispositif des fonds structurels. Ainsi, le Fonds Européens d’Aide aux plus Démunis (FEAD) et les Crédits Nationaux destinés aux Epiceries Sociales (CNES) se sont substitués au Programme Européen d’Aide aux plus Démunis (PEAD) et au Programme National d’Aide Alimentaire (PNAA).

L’aide alimentaire repose sur des sources de financements qui se déclinent à différentes échelles (nationale et locale) et qui conjuguent des aides financières en euros et des aides en nature. L’IGAS, a été chargé de mener une réflexion prospective sur les politiques de lutte contre la précarité alimentaire.

L’aide alimentaire, en France, repose sur un vaste système de défiscalisation encourageant la surproduction. Pire, certaines grandes surfaces se débarrassent de denrées inutilisables auprès d’associations caritatives, tout en bénéficiant de réductions d’impôts.

Système excluant, stigmatisant, Bénédicte Bonzi parle de violences alimentaires à l’occasion de la journée de réflexion « Nouveaux regards sur l’aide alimentaire ».

Etude "Se nourrir lorsqu'on est pauvre - Analyse et ressenti des personnes en situation de précarité" par Magali Ramel, Huguette Boissonnat Pelsy, Chantal Sibué-De Caigny, Marie-France Zimmer - Editions Quart Monde - Juin 2016

Les logiques de l’aide alimentaire : de l’économie de la charité à la « durabilité »

Lutter contre le gaspillage alimentaire en orientant les surplus  des supermarchés vers des banques alimentaires est une fausse solution selon deux chercheurs britanniques.

Ce contexte structurel de l’aide alimentaire ne permet pas la reconnaissance de l’autonomie et de la citoyenneté des bénéficiaires.

III. DES INITIATIVES NOUVELLES

Depuis quelques années, diverses formes de systèmes alternatifs de production et distribution alimentaire se sont diffusées en France.

CEINTURES VERTES

TIERS LIEU  DE LA DEMOCRATIE ALIMENTAIRE

SYSTEMES ALIMENTAIRES TERRITORIALISES

Cela pourrait aussi vous intéresser