La protection de notre vie privée est menacée par la surveillance de masse

Hier nous avons ouvert le sujet de l’application Stop Covid, avec le film de Sylvain Louvet « Tous surveillés : sept milliards de suspects ». Poursuivant la réflexion sur cette problématique, sensible aux multiples enjeux.

Dans les discussions sur la mise en œuvre de cette technologie pour enrayer la propagation du virus, l’argument souvent utilisé par certains est de dire « on a rien à craindre puisque l’on a rien à cacher ».

Mais en êtes-vous vraiment sûr ? Votre orientation sexuelle ? Vos heures de lever et de coucher ? Vos émotions ? Votre solvabilité ?
Vous pensez que cela reste confidentiel ou limité à votre cercle de proches. Et bien vous vous méprenez !
Que peuvent bien savoir Facebook ou Google de vous en seulement 30 jours?

Marc MEILLASSOUX et Mihaela GLADOVIC, dans le film documentaire « Nothing to hide », de 2017 ont fait l'expérience en hackant l'Iphone et l'IMac d'un jeune artiste n'ayant « rien à cacher » pendant un mois. Un hacker et une analyste ont pour mission de deviner qui est ce jeune homme et s'il n'a véritablement « rien à cacher ». Celui-ci est loin de se douter où l’expérience va le mener...

Vous pouvez réagir à ce film sur les réseaux sociaux avec le #halleauxsucres (merci !)

Quand on ouvre une porte on ne la referme pas aussitôt...

La lutte contre la propagation du virus donne l’occasion aux géants du numérique, qui incarnent le capitalisme de surveillance, de se positionner comme des acteurs sur lesquels les Etats peuvent s’appuyer dans cette lutte contre cette pandémie planétaire. Occasion pour eux de franchir une étape supplémentaire, l’exploitation de nos données personnelles et sensibles, source de profits juteux. Les données collectées et exploitées sont aujourd’hui anonymisées. Mais les GAFAM auraient-elles intérêt à aller plus loin ?

Pour aller plus loin :

- BEN YTZHAK Lydia - « Il n’existe pas d’application capable de remplacer une politique de santé publique ». Le journal du CNRS, 24 avril 2020.

- Le sociologue Antonio A. Casilli nous livre son regard sur l’utilisation d’outils numériques par de nombreux pays pour accompagner le déconfinement.
Voir l'article

- LAURENT Annabelle - Covid-19 : Yuval Harari anticipe les dérapages de la crise et appelle à un sursaut. Usbeketrica, 24 mars 2020. Pour l’historien israélien, auteur notamment de Sapiens et Homo deus (dans le réseau Les Balises)la crise que nous traversons peut constituer - à moins de faire les bons choix à très court terme - un point de basculement vers la surveillance de masse et le repli nationaliste. Il appelle dans les colonnes du Financial Times à un sursaut rapide.
Voir l'article

-TESQUET Olivier - Ce que dit le coronavirus de notre soumission à la surveillance. Télérama, 28/02/2020
Une épidémie est toujours un phénomène politique. Aussi, que dit le COVID-19 de notre régime de pouvoir ? Y aurait-il un point commun entre la gestion de la peste au XVIIe siècle et la quarantaine technologique de 2020 ?
Voir l'article