le 17.03.21 à 18h

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Marie-Monique Robin, la journaliste réalisatrice qui a fait trembler Monsanto, s’intéresse à l’épidémie des pandémies annoncée par des scientifiques internationaux. En cause, notre système alimentaire !

Marie-Monique Robin, la journaliste réalisatrice qui a fait trembler Monsanto s’engage sans concession pour des causes sensibles, au fil d’une abondante filmographie et de la publication d’une quinzaine d’ouvrages plus détaillés. L’alimentation y figure à plusieurs reprises entre dénonciations et recherche de solutions qu’elle a plaisir à partager avec ceux qui rêvent d’un autre monde.

Dans cette conférence, elle revient sur ses investigations au long cours sur les pesticides, l’emblématique glyphosate en tête. Elle démontre, preuves à l’appui, dans « Les moissons du futur », que la possibilité de nourrir l’humanité n’est envisageable, aujourd’hui, qu’à la condition d’adopter un modèle agro-écologique dominant.

Avec les révélations époustouflantes de sa toute dernière enquête auprès de 62 scientifiques internationaux, « La fabrique des pandémies –Préserver la biodiversité, un impératif pour la santé planétaire » publiée en collaboration avec le spécialiste en infectiologie Serge Morand - éd La découverte, elle enfonce le clou. Pointant l’écrasante responsabilité de notre système agroalimentaire sur ce qui semble s’annoncer comme une épidémie de pandémies, ce travail méthodique et rigoureux met à nu les nombreux liens entre les activités humaines, et l’explosion de nouvelles épidémies. Les solutions existent et elle en appelle aux citoyens pour peser sur les décisions susceptibles de sauver la biodiversité, indispensable à notre santé, et par là même sortir du dérèglement climatique.

Un film est en cours de tournage sur le sujet et dans cette période extrêmement délicate pour les financements du cinéma, elle a décidé de lancer une souscription qui lui permettra, espérons-le de porter à l’écran cette œuvre.

https://m2rfilms.com/espace-membres/fabrique-des-pandemies

Débat modéré par Christine Masson.

Intervenante

Marie-Monique Robin

Journaliste, réalisatrice, écrivaine

Journaliste d'investigation, réalisatrice et écrivaine française née le 15 juin 1960 à Gourgé (Deux-Sèvres). Elle a reçu le prix Albert-Londres en 1995 et le prix norvégien Rachel Carson en 2009. Le 8 juin 2013, elle a été décorée de la Légion d'honneur à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), remise par la sociologue Dominique Méda. (c) Solène Charrasse

Session dédicace
Marie-Monique Robin aura le plaisir de vous accueillir, dans le respect des conditions de protection sanitaire, à la Librairie de Dunkerque (33 Rue Emmery) mercredi 17 mars de 15h à 17h pour une session dédicace de son dernier livre « La Fabrique des pandémies – préserver la biodiversité, un impératif pour la santé planétaire » 2021 – ed La Découverte.

Le monde selon Monsanto : de la dioxine aux OGM, une multinationale qui vous veut du bien

Marie-Monique Robin, Nicolas Hulot

Editions La Découverte, 2009

 

Disponible en DVD , le film est également consultable en ligne sur le site lesbalises.fr

 

 

Le Roundup face à ses juges

Marie-Monique Robin

Coéditions Arté Editions/La Découverte, 2017

 

Le film est également consultable en ligne sur le site lesbalises.fr.

 

 

 

I. POURQUOI, MALGRÈ LEURS IMPACTS NEGATIFS SUR LE VIVANT, LES PESTICIDES CONTINUENT À ÊTRE UTILISES ABONDAMMENT ?

En actionnant plusieurs leviers, augmentation des surfaces cultivées, mécanisation, plantation de semences sélectionnées et hybrides, remembrement et lutte contre toutes les nuisances, la révolution verte des années 1960 a considérablement augmenté la productivité agricole.

Cette agriculture productiviste a radicalement transformé le processus de production de nos aliments, mais aussi le tissu social, l'emploi, les paysages et la qualité des écosystèmes.

Abordons plus spécifiquement ici un des leviers, l’usage des pesticides pour lutter contre les nuisances.

Certes, les rendements mondiaux de céréales et de riz  ont plus que doublé mais dans le même temps l’utilisation des pesticides a été multipliée par 15 à 20 et le recours aux engrais par 7.

La France est le premier pays d'Europe et le troisième mondial en ce qui concerne l'utilisation de pesticides.

Nos ressources naturelles fortement compromises

De nombreux travaux de recherche ont mis en évidence la présence de produits phytosanitaires dans les nappes phréatiques et cours d’eau et une contamination de l’air lors des épandages de pesticides.

Plus récemment des études ont ajouté  les sols à cette liste.
Au sud de Niort, des chercheurs INRAE et leurs collègues ont analysé la teneur en pesticides des sols, et des vers de terre d’une grande plaine de 450 km², véritable laboratoire à ciel ouvert utilisé pour étudier les interactions entre les activités agricoles et l’environnement. Ils se sont intéressés à des parcelles agricoles cultivées de façon conventionnelle ou biologique, ainsi qu’à des prairies et des haies n’ayant jamais reçu de traitements phytosanitaires. Et les résultats sont édifiants ….

Des conséquences sur la santé humaine :

Les pesticides sont, d’après les estimations, à l’origine de 200.000 décès par intoxication aiguë chaque année au total, dont 99% surviennent dans les pays en développement.

Très récemment, la maladie professionnelle a été reconnue pour 2 agriculteurs décédés de tumeurs cérébrales liées aux expositions aux pesticides.

COMMENT LIMITER LES FACTEURS DE RISQUES ET PREVENIR L'EMERGENCE DE NOUVEAUX VIRUS ?

A. Surveiller et anticiper

  • La surveillance des maladies émergentes

Des dizaines d'épidémiologistes scrutent les maladies dites « émergentes » sur le territoire français. Ils  étudient au quotidien nos habitudes alimentaires, les changements environnementaux ou encore les comportements anormaux de certaines maladies, afin de prévenir au mieux des risques de propagation de certains virus, nouveaux ou existants.

La France s’est dotée depuis janvier 2021 d'une agence de recherche consacrée aux maladies infectieuses émergentes, née du rapprochement de l'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS) avec le consortium Reacting (Research and Action Targeting Emerging Infectious Diseases).

Au niveau international, des mécanismes similaires de prévention et de surveillance sont mis en place, par le centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) notamment.

Les programmes de surveillance des maladies émergentes sont nombreux et divers. PROMED, est un réseau international  de 45000 membres situés dans 165 pays, qui diffuse des informations provenant de sources très diverses (reportages de presse, compte rendu d’observateur local, rapports officiels…) permettant ainsi d'émettre des alertes sur une nouvelle maladie.

Mais il est apparu nécessaire et impératif d’aller plus loin. Lors du dernier One Planet Summit, a été lancé PREZODE (Prévenir les risques d’émergences zoonotiques et de pandémies). Programme qui combine recherches et actions opérationnelles pour coordonner et renforcer les dispositifs de surveillance sanitaires, aux niveaux local, national, régional et mondial.

  • Pour faire face aux futures pandémies et maladies émergentes, seule une réponse multisectorielle globale : l’approche « One Health » est efficace.
  • Intrinsèquement reliés entre eux, les êtres humains, les animaux et les écosystèmes ne font pas que coexister, ils sont interdépendants. Toute évolution des uns transforme les autres.

B. Limiter les risques

  • Parmi les solutions envisagées, celle de réguler les activités dans les marchés et les élevages.

La Chine et le Gabon viennent d'ailleurs de suspendre le commerce et la consommation d'animaux sauvages, tels que les chauves-souris, pangolins, rats de bambous ou serpents, plongeant des milliers d'éleveurs dans le désarroi. Mais cela ne semble pas suffisant pour éviter le braconnage et les profits juteux obtenus de ce commerce.

Pour illustrer le propos, en 2016 une interdiction mondiale est prise concernant le commerce du pangolin. Malgré cela, en 2019 on enregistre 80 tonnes saisies de pangolin.
Ainsi seule une législation internationale qui régule le commerce légal d’espaces sauvages peut s’avérer efficace.

  • Préserver la biodiversité en Investissant dans des systèmes alimentaires durables

L’agriculture productiviste et la surpêche sont les premiers facteurs d’effondrement de la biodiversité. Repenser nos modèles agricoles et nos régimes alimentaires est le principal levier pour sauver la planète et garantir la survie des espèces.

  • Changer de style de vie :

Privilégier une alimentation locale, jardiner sans pesticides, favoriser la biodiversité.

  • Réconcilier l’Homme et la biodiversité

POUR LES PLUS JEUNES

Une sélection de livres pour aborder et sensibiliser la jeunesse sur ce thème